FRANÇOIS II ET METTERNICH. 461 de libératrice des opprimés et créer une forte marine dans la Méditerranée. Metternich résistait à ees tendances, sans pouvoir alléguer publiquement le véritable, l’essentiel motif de sa politique : la crainte de la Russie. Il avoue quelque part que « l’insurrection grecque a été l’incident le plus désagréable de tout son ministère. » L’empereur Alexandre, avec son sentimentalisme naïf, avait pleine confiance dans l'alliance autrichienne; il pensait que les services qu’il avaient rendus à l’Autriche dans les affaires italiennes méritaient d’être payé de retour. Il fut cruellement froissé de sa déconveuue et se plaignit amèrement de l’ingratitude de son allié : « L’Autriche, disait une dépêche russe, est !a puissance de laquelle la Russie avait le moins raison d’attendre ce qu’elle en reçoit. Rétabli en quelque sorte sur son trône, par les succès de l’empereur Alexandre et les efforts de l’armee rus’se, l’empereur François a retiré des avantages immenses de Îa magnanimité de son plus grand allié. » La politique équivoque à laquelle l’Autriche se réduisit ne lui rapporta ni honneur ni profit. Metternich s’efforça avant tout d’établir une entente entre l’Autriche et l’Angleterre. Dans un voyage à Hanovre (1821), il rencontra Castlereagh et s’assura sa coopération. L’Angleterre devait peser à Saint-Pétersbourg, l’Autriche à Gonstantinople pour amener les esprits à la modération et assurer la paix. Alexandre parut d’abord céder à l’in fluence de Metternich. Les délégués grecs qui se présentèrent au congrès de Vérone ne furent point reçus. Les deux souverains se rencontrèrent à Lemberg (1823) et Metternich eut, vers le même époque, une entrevue avec Nesselrode. Malheureusement les succès constants des Hellènes gênaient singulièrement sa politique turco-phile. D’autre part, Alexandre, malgré le prestige qu’exerçait sur lui le ministre autrichien, ne pouvait abandonner niles intérêts de la Russie,ni ses idées romantiques ou humanitaires. Une conférence se réunit à Saint-Pétersbourg (1824) dans le but d’amenèr la pacification de la Grèce. L’Autriche y prit part, mais sa diplomatie se réduisait à