356 CHAPITRE XXI. Pozony (Presbourg) les hommages de la diète et, dans une harangue en langue latine, elle renouvela les promesses qu’elle avait faites à Palffy. Elle s’engageait à maintenir tous les droits et privilèges du royaume, — sauf toutefois le trente-et-unième article de la bulle d’or qui proclame le droit à l’insurrection, — à laisser la sainte couronne en Hongrie et renouvelait toutes les clauses de la Pragmatique sanction. La diète semontrait sympathique à lajeune reine dont les grâces touchantes savaient d’ailleurs concilier les cœurs des plus farouches; mais elle n’entendait lui sacrifier aucune des franchises du royaume ; elle demandait que l’immunité de l’impôt fût assurée à la noblesse, que l’impôt frappât le paysan et non la terre, que la Transylvanie fût reconnue indissolublement unie à la Hongrie, que des Hongrois seuls occupassent les fonctions du royaume. lies délibérations étaient tumultueuses ; par bonheur pour Marie-Thérèse, la diète élut pour Palatin Palffy qui professait pour la reine un dévouement chevaleresque. Il gagna les plus récalcitrants et fit décider que les questions pendantes ne seraient résolues qu’après le couronnement de la reine. Cette cérémonie, qui a toujours excité l’enthousiasme des Hongrois, si jaloux de leur autonomie et si passionnés pour la sainte couronne, s’accomplissait cette fois dans des circonstances toutes spéciales. C’était une jeune et belle princesse qui ceignait le diadème héréditaire et qui, montée sur un fougueux coursier, brandissait aux quatre vents sur la colline du roi l’épée de Saint-Etienne. « C’ptait une des plus belles femmes qu’il y eût en Europe, écrit un Anglais témoin oculaire. Sa taille était élégante et son maintien majestueux. Ses yeux étaient expressifs et pleins de douceur. Elle relevait de couches, et l’air de langueur qu’elle conservait encore prêtait-un nouveau charme à ses attraits. Tout était enchanteur en elle. Ce portrait, qui n’est point flatté, doit toujours être présent à la pensée, lorsqu’on se rappelle l’enthousiasme que cette princesse a su inspirer aux Hongrois. » Cependant, après le couronnement, les contestations re-