FERDINAND IV. 505 politiques et ne pouvaient occuper de fonctions publiques que dans les camps ou dans les monastères; ajoutons que l’émancipation d’une partie de leurs congénères, arrachés par MilochUbrenovitch au joug ottoman et constitués en principauté, avait excité leur patriotisme. En 182t>,ils avaient créé àPesth la Malica, société littéraire, qui servit de modèle à une foule d’institutions analogues dans les pays slaves. La frontière militaire était composée en grande partie de Slaves et de Roumains, soumis, comme on l’a vu déjà, à un régime spécial et prêts à s’associer, par instinct d’obeis-sance militaire aux prétentions de la dynastie, ou par patriotisme national aux revendications de leurs compatriotes slaves ou roumains. Dans les comitats du nord, les Slovaques avaient longtemps été traités comme de véritables ilotes. « Tuthember neri) ember », l’homme slovaque n’est pas un homme, disait le proverbe magyar. Cependant ils ne pouvaient rester indifférents au mouvement qui agitait alors la Bohême; ils lui avaient fourni deux de ses plus grands écrivains, Safarik, l’auteur des antiquités slaves, Iiollar, le poète du panslavisme; ils rêvaient de créer à leur tour une littérature nationale, distincte de celle de la Bohème; des hommes detalent, Stur, Hodáa. Urban, étaient à la tête du mouvement et réclamaient une place pour leur nation parmi les peuples civilisés. A dater de 1843, ils firent entendre à la cour de Vienne d’énergiques, mais inutiles réclamations. Leurs voisins les Ruthènes, ou petits Russiens, commençaient, eux aussi, à se réveiller sous l’influence du mouvement slave. La principauté de Transylvanie, depuis sa réannexion en 1699, dépendait directementdu gouvernementde Vienne Elle avait une diète particulière qui siégeait à Kolosva (Klausenbourg). Une chancellerie de Transylvanie étai/ établie à Vienne, et un gubernium regium à Sibin (Her-mannstadt). Dans cette province, comme dans tout l'ensemble du royaume de Saint-Etienne (sauf en Croatie et dans le pays purement magyar), la nationalité dominante était écrasée par la minorité qui constituait le pays