LE GROUPE AUTRICHIEN S. LES HABSBOURGS. 145 son beau-père Charles IV. Il se plaisait à dire qu’il voulait être dans ses états pape, empereur, évêque et doyen. Son administration fut aussi habile que sa politique extérieure. Il avait falsifié les textes ; du moins il ne falsifia pas les monnaies, et négligea cette ressource financière trop usitée au moyen âge; il établit un impôt sur les boissons, développa le commerce et l’industrie. A Vienne, il posa le 7 avril 1356 les fondements de la cathédrale de Saint-Étienne, l’un dos chefs-d’œuvres de l’art gothique en Allemagne. Charles IV avait créé l’université de Prague; Rodolphe institua l’université de Vienne sur le modèle de celle de Paris et la dota de riches biens et de nombreux privilèges. Cette université était divisée en quatre nations : autrichienne, rhénane, hongroise et saxonne. Elle eut dès le début des maîtres renommés, notamment les théologiens Henri de Langenstein et Henri d’Aoyta. Rodolphe IV mourut à Milan, où il venait de marier son jeune frère Léopold à la sœur de Barnabé Visconti, en 1365, après un règne de sept ans, l’un des plus courts, mais l’un des mieux remplis de sa dynastie. « On a dit de lui avec raison que s’il avait vécu plus longemps, ses talents et son ambition auraient ruiné la maison d’Autriche ou l’auraient élevée au plus haut degré de puissance. » (Coxe). Il avait, par une convention d’héritage avec le comte Albert de Gorica, préparé l’annexion des possessions de cette famille, dans la Carniole et la marche des Wendcs. Bodolphe IV ne laissait pas d’enfants. Ses deux frères Albert à la Tresse et Léopold III dit le Pieux lui succédèrent. D’humeurs trop diverses pour pouvoir régner ensemble, ils rompirent avec les traditions et les institutions de leur dynastie et se partagèrent les états héréditaires (1379). Albert garda l’Autriche et laissa à son frère Léopold la Styrie, la Carinthie, le Tirol et les possessions antérieures de Souabe et d’Alsace. L’empereur Charles IV ratifia volontiers ce partage qui ne pouvait qu’affaiblir une puissance redoutable. « Nous avons, disait-il, longtemps travaillé à humilier la maison d’Autriche, et voici maintenant qu’elle s’abaisse elle-même, j» HIST. DE l’aUTBICHE. 10