116 CHAPITRE VII. bauché, n’était pas homme à profiter des avantages de la situation. Il renonça à la couronne de Hongrie en faveur de son ami Othon de Bavière. Il laissa Wladislaw Lokie-tek s’établir en Pologne. Toutefois, sur les remontrances d’un de ses conseillers, l'abbé Konrad de Zbraslav, il se décida à prendre les armes pour aller défendre ses droits sur la Pologne. Il s’arrêta en route à Olomouc : là, il fut assassiné traîtreusement par un chevalier thuringien qui périt presque aussitôt sous les coups des courtisans bohèmes : le meurtrier succomba sans avoir nommé ses complices, sans qu’on eûl même songé à l’interroger. Le bruit courut en Bohême que la main du meurtrier avait été armée par l’empereur Albert; en l’absence de documenls certains, il serait téméraire de prêter à cette assertion une foi absolue; toutefois, en voyant, d’une part, les plans préparés dès la mort d’Otokar par l’empereur Rodolphe, de l’autre, les intrigues qui accompagnèrent le meurtre de Vacslav III, il est difficile de ne pas appliquer à ce meurtre le brocard juridique : is fecit cui prodest. Le chroniqueur Dalimil, daus son langage voilé, laisse suffisamment voir sur qui il fait planer ses soupçons : « Ah ! Thuringien méchant homme, écrit le poëte chroniqueur, qu’as-tu fait ! Peut-être est-il dans les mœurs de ta race de faire périr ainsi nos derniers rois? J’en aurais plus à dire.... Mais laissons Dieu juger le coupable. » Yacslav ne laissait point d’enfant mâle. Avec lui s’éteignit la dynastie desPremyslides qui depuis les temps fabuleux avait régné sur la Bohême. Elle disparut en 1306 : la race des Arpads avait fini en 1301. Il y a là une coïncidence curieuse à noter. L» ii ihêmf son« les Vremyglldea ; la Bohême et l’empire. La mort du dernier des Premyslides marque une date importante dans l’histoire de la Bohême. Jusque-là ce royaume,malgré quelques périodes d’anarchie avait reconnu l’autorité héréditaire d’une dynastie nationale : parlamort