l66 LE SIÈCLE DES COMNÈNES de redoutables conséquences, quand le pouvoir tomba en des mains plus faibles. Alexis II, le fils de Manuel, était un enfant; sa mère, la régente Marie d’Antioche, latine d’origine, et qui s’appuyait sur les Latins, était impopulaire. Andronic Comnène profita du mécontentement général pour se faire empereur (1182-1185). Ce dernier des Comnènes aurait pu être un grand souverain. Il comprit que la puissance des féodaux était un danger pour l’empire, et durement il les frappa : l’insurrection d’Isaac Ange en Bithynie fut noyée dans le sang (n85). Il réorganisa l’administration, réduisit les dépenses, allégea les impôts, et il était en bon chemin de devenir populaire, quand les événements extérieurs, la guerre normande aboutissant à la prise de Thessalonique (n85), la guerre hongroise aboutissant à la perte de la Dalmatie (n85), le renversèrent. Une révolution (n85) mit Isaac Ange sur le trône et précipita la ruine de l’empire. Isaac (1185-1195) n’avait aucune des qualités nécessaires pour conjurer la crise menaçante. Son frère Alexis III (1195-1203), qui le détrôna, ne valait pas mieux. La monarchie était mûre pour la ruine. A l’intérieur, le pouvoir impérial, ébranlé par cette suite de révolutions et par d’incessantes