144 LE SIÈCLE DES COMNÈNES demander la paix (1089). Mais les Petchenègues ne tardèrent pas à revenir. Cette fois Alexis Comnène leur infligea sur les bords du Lebur-nion une sanglante défaite (1091), si complète que, pour une génération, on put les croire anéantis. Ils reparurent cependant encore en 1121. Jean Comnène leur infligea alors une nouvelle déroule (1122). Désormais les Petchenègues disparaissent de l’histoire. Mais longtemps les Byzantins conservèrent leur souvenir et fêtèrent solennellement l’anniversaire du jour qui avait vu leur désastre. Ce n’était là qu’un incident. La Serbie était plus inquiétante. Constantin Bodin avait soumis le pays de Dioclée, la Bosnie, la Rascie et fondé un État homogène, dont Alexis Comnène ne put venir à bout (1091-1094). Heureusement pour les Byzantins, l’anarchie disloqua vite le jeune royaume. Jean Comnène en profita pour replacer sous la vassalité grecque une partie du pays ; mais la Rascie demeurait indépendante : elle devait être le foyer de la résistance nationale et le point de départ de la reconstitution. Enfin, pour arrêter les progrès de la Hongrie, qui s’étendait du côté de la Croatie, de la Bosnie, de la Dal-matie et faisait sentir son influence en Serbie, la politique impériale s’efforça d’y installer, con-