LA DÉCADENCE AU XI' SIÈCLE l35 dangers qui s’annonçaient au xe siècle avaient réalisé leurs menaces. Le schisme et l'anarchie intérieure. —En io54, l’ambition du patriarche Michel Ceroularios avait déchaîné un grave conflit. Il s’était attaqué à Rome, lorsque celle-ci prétendit rétablir son au-u,me sur les diocèses de l’Italie du sud. Le pape Léon IX avait riposté avec une égale vigueur et les légats pontificaux venus à Constantinople avaient par leur attitude arrogante choqué violemment l’orgueil byzantin. On en vint donc vite à la rupture. Les légats excommunièrent solennellement le patriarche. Ceroularios imposa par l’émeute à l’empereur Constantin IX Monomaque le schisme qu’il désirait. La séparation des deux Eglises éitait accomplie. Cette rupture avec la papauté devait avoir pour l’empire de très graves conséquences. Non seulement elle précipita la chute de la domination grecque en Italie; elle creusa surtout entre Byzance et l’Occident un abîme que rien ne put combler. Aux yeux des Latins, les Grecs ne furent plus désormais que des schismatiques, auxquels on ne devait ni égards ni tolérance, et dont on avait les plus justes raison de se défier. Les Byzantins d’autre part s’entêtèrent dans leurs rancunes et leur haine contre