2 LES ORIGINES DE L’EMPIRE d'ORIENT personnel pour la ville païenne et frondeuse des Césars, Constantin la jugeait, non sans raison, mal placée pour suffire aux nécessités nouvelles qui s’imposaient à l’empire. Le péril goth, le péril perse menaçaient sur le Danube et en Asie; les fortes populations de l’Illyricum offraient pour la défense des ressources admirables ; pour organiser cette défense, Rome était trop loin. Dio-clétien déjà l’avait compris, et lui aussi avait senti l’attraction de l’Orient. En tout cas, le jour où Constantin fonda « la nouvelle Rome », l’empire byzantin commença. Par sa situation géographique au point où l’Europe se rencontre avec l’Asie, par l’importance militaire et économique qui en résultait, Constantinople était le centre naturel autour duquel pouvait se grouper le monde oriental. Par l’empreinte hellénique qui la marqua d’autre part dès sa naissance, par le caractère surtout que lui donna le christianisme, la jeune capitale* différait profondément de l’ancienne et symbolisait assez exactement les aspirations et les tendances nouvelles du monde oriental. Aussi bien, depuis assez longtemps déjà, se préparait dans l’empire romain une conception nouvelle de la monarchie. Au commencement du ive siècle, au contact de l’Orient proche, la transformation s’a-