l’empire LATIN DE CONSTANTINOPLE IJJ Latins semblèrent devoir partout triompher. La Thessalie, la Grèce centrale, le Péloponèse furent conquis en quelques semaines, sans qu’on y rencontrât aucune sérieuse résistance. En Asie Mineure, Henri d’Angre battait les Grecs à Poimamenon, et le jeune pouvoir de Théodore Lascaris, qui n’occupait plus guère que Brousse, semblait au penchant de la ruine, quand l’invasion des Bulgares en Thrace le sauva. Le tsar Johannitsa se jetait en effet sur l’empire latin, bien accueilli partout par les sujets grecs révoltés. Hardiment, avec de faibles troupes, l’empereur Baudouin et le doge Dandolo coururent à l’ennemi : dans les plaines d’Andrinople, l’armée latine subit un sanglant désastre (i2o5) où Baudouin disparut. Et pendant deux ans, à travers la Macédoine, le souverain bulgare promena ses armes dévastatrices, avide de venger les défaites que Basile II jadis avait infligées à son peuple, et se proclamant, par opposition au Bulgaroctone, « le tueur de Bomains » (Bo-maioctone). Il assiégeait Tbessalonique, quand, heureusement pour les Latins, il mourut, sans cloute assassiné (1207). Théodore Lascaris profita de cette diversion pour rétablir et consolider son pouvoir. Cependant, sous le gouvernement d’Henri d’Angre, HIST. EM P. BYZ. 12