12 LES ORIGINES DE L’EMPIRE D’ORIENT même, pour le défendre, l’appui du patriarche d’Alexandrie Dioscore, et l’assemblée connue sous le nom de « brigandage d’Éphèse » (449)» sembla assurer le triomphe de l’Eglise d’Alexandrie. Contre ces ambitions croissantes, l’empire et la papauté également inquiets se coalisèrent. Le concile de Chalcédoine (4&i) fixa, conformément à la formule de Léon le Grand, la doctrine orthodoxe sur l’union des deux natures et marqua tout ensemble la ruine du rêve alexandrin et le triomphe de l’État, qui dirigea en maître le concile et établit plus fortement que jamais son autorité sur l'Église d’Orient. Mais les monophysites condamnés ne s’inclinèrent point devant la condamnation : ils continuèrent longtemps, en Egypte, en Syrie, à constituer des Églises à tendances séparatistes, grave danger pour la cohésion et l’unité de la monarchie. Rome, par ailleurs, malgré sa victoire sur le terrain du dogme, dut accepter en frémissant l’extension de pouvoir du patriarche de Constantinople, qui devint, sous la tutelle de l’empereur, le vrai pape de l’Orient. C’était le germe de graves conflits. En face de la papauté, toute-puissante en Occident, et aspirant à s’affranchir de l’autorité impériale, l’Église d’Orient deve-