IRÈNE ET LA RESTAURATION DES IMAGES 77 plus avantageux pour ses ambitions de s’appuyer sur les orthodoxes et de rétabtir le culte des images. Pour se consacrer toute à son grand dessein, elle négligea la lutte contre les musulmans qui revinrent en 782 jusqu’à Chrysopolis, en face de Constantinople, et elle conclut avec le Khalife une paix assez humiliante (783); elle se rapprocha, d'autre part, de la papauté, noua avec le royaume franc des relations cordiales ; surtout, à l’intérieur, elle s’appliqua à écarter du gouvernement les adversaires des images, éloigna ses beaux-frères, les fils de Constantin V ; et ayant ainsi préparé sa voie, elle fit, avec le concours du patriarche Tarasios, condamner solennellement, au concile œcuménique de Nicée (787), l’hérésie iconoclaste et elle restaura le culte des images, aux applaudissements du parti des dévots qui, dans ce triomphe, trouvaient l’assurance de l’indépendance prochaine et complète de l'Eglise à l’égard de l’Etat. Grisée par sa victoire, encouragée par la popularité que lui valait son zèle pieux, Irène n’hésita pas à entrer en lutte avec son fils, devenu majeur, et à lui disputer le trône. Une première fois, devant le mécontentement de l’armée, restée fidèle au souvenir de Constantin V, et exaspérée d’ailleurs parles échecs qu’infligeaient aux