140 LE SIÈCLE DES COMNÈNES fois. Les Turcs étaient à Iconium et ils y restèrent; dans les Balkans, avec l’appui de la Hongrie grandissante, les peuples slaves se constituaient en Etats presque indépendants; de l’Occident enfin montaient des périls inquiétants, résultat des visées grandioses et inopportunes de l’impérialisme byzantin, des ambitions politiques nées de la croisade, des âpres convoises économiques de Venise. Malgré cela les Comnènes ont donné à l’empire un dernier rayon de splendeur et, dans la détresse des siècles suivants, les peuples bien souvent se sont souvenus du siècle des Comnènes comme d’une époque brillante et heureuse entre toutes. Issus d’une grande famille aristocratique et militaire, les empereurs de la maison des Comnènes ont été avant tout des soldats. Mais ils furent encore quelque chose de plus. Alexis, le fondateur de la dynastie (1081-1118), était un homme intelligent, plein de finesse et de fermeté tout ensemble; grand général, diplomate habile, excellent administrateur, il apparaissait, dans la crise de la monarchie, comme l’homme nécessaire. Et il sut, en effet, aussi bien contenir au dehors les ennemis de l’empire que rétablir à l’intérieur l’ordre et la force. Jean, son fils et son successeur (1118-1142), n’était pas un prince