ia6 l’apogée de l’empire — A la fin du ixe siècle et durant tout le cours du xe, une question sociale redoutable troubla l’empire byzantin. Deux classes étaient en présence, les pauvres (itévr.Te;) et les puissants (Suvatoi); et par les usurpations incessantes des seconds sur la propriété et la liberté des premiers, peu à peu s’était constituée dans l’empire, surtout dans les provinces asiatiques, une grande aristocratie féodale, possédant des domaines immenses, des clients, des vassaux, et dont l’influence s’accroissait encore des hautes fonctions administratives qu’elle remplissait, des commandements qui plaçaient l’armée entre ses mains. Riche, puissante, populaire, cette noblesse était un danger politique autant que social pour le gouvernement. Les empereurs le comprirent et, de toute leur énergie, ils luttèrent contre ces barons indisciplinés, qui se flattaient d’en imposer au basileus, qui en tout cas, par les immunités qu’ils réclamaient, diminuaient les ressources du fisc et, par leur usurpation des fiefs militaires attribués aux soldats, tarissaient l’une des meilleures sources du recrutement de l’armée. Basile Ier, ici comme en toutes choses, inaugura la politique de la dynastie et s’appliqua à limiter les empiètements des grands. Ses suc-