l5a LE SIÈCLE DES COMNÈNES Corinthe et Thèbes, et transportait à Palerme les ouvriers qui travaillaient dans les fabriques de soieries de ces deux grandes villes industrielles. Manuel Comnène, occupé ailleurs, ne J put rien d’abord contre cette invasion. Mais bientôt, grâce à l’alliance des Vénitiens, il reprenait Corfou (1149) et reportait la guerre jusqu’en Italie, où il occupait Ancône (1 i5i). Pourtant, malgré la mort de Roger II (n54), malgré la grande ligue que la diplomatie byzantine réussit un moment à former contre le roi de Sicile, ni sur terre, ni sur mer, les Grecs n’eurent de succès. Manuel dut signer en n58 avec Guillaume Ier une paix boiteuse, qui laissa fort tendues les relations entre les deux Etats. C’est que l’Occident ne voulait à aucun prix d’une Italie soumise à l’influence grecque, et Venise en particulier, l’ancienne alliée de l’empire, s’en inquiétait extraordinairement. Contre les Normands, les Vénitiens avaient volontiers soutenu d’abord l’empire grec et, en échange de leur concours, ils avaient obtenu d’Alexis Comnène de larges privilèges pour leur commerce dans tout l’Orient (1082). Mais, malgré les bons rapports politiques, l’âprcté des négociants vénitiens inquiéta vite les Grecs. Alexis ^.éjà, pour diminuer un peu le monopole dont ils