176 l’empire latin et l’empire grec (1210), par les feudataires de Grèce, ceux-ci pourtant, ducs d’Athènes et princes d’Acha'ie, se désintéressèrent vite des affaires de l’empire et devinrent presque indépendants. L’empire latin ne pouvait attendre que peu de chose des Vénitiens, très jaloux de leurs privilèges et égoïstement préoccupés de leurs propres intérêts. Avec les Grecs vaincus, l’accord était impossible. Malgré les efforts que firent quelques souverains latins, Montferrat à Thessalo-nique, les Villehardouin en AchaTe, pour apaiser les haines et faire oublier la brutalité de la conquête, le peuple grec, dans sa généralité, demeurait hostile à l’étranger, et attendait impatiemment le libérateur, qu’il vînt d’Épire ou de Nicée. Enfin, au péril grec certain s’ajoutait le péril bulgare possible. Les Latins commirent la maladresse de repousser l’alliance que leur offrait le tsar Johannitsa (1197-1207), et ainsi, au lieu de l’appui qu’ils auraient pu trouver chez les Bulgares pour lutter contre les Byzantins, ils se firent d’eux des ennemis irréconciliables, qui lièrent partie contre l’empire latin avec les souverains grecs de Nicée et s’acharnèrent avec eux à sa ruine. Cependant, dans le premier moment de désarroi qui suivit la prise de Constantinople, les