LA CIVILISATION AU XIIe SIÈCLE iGl duisant en foule des mercenaires, dont beaucoup venaient d’Occident; et ils avaient, d’autre part, non sans quelque imprudence, négligé la marine, se confiant avec excès, pour assurer leur domination des mers, à l’alliance de Venise et à l’appui de ses flottes; au total, cependant, ils avaient su créer une force militaire redoutable, capable à la fois de défendre l’empire restauré et de soutenir le pouvoir impérial affermi. Alexis et Jean avaient eu également un souci fort exact des finances; et si les impôts, assurément, avaient été lourds et la tyrannie fiscale dure pour les sujets, si le règne de Manuel, ensuite, coûta cher par les dépenses qu’imposèrent les guerres, la diplomatie et les goûts de luxe du prince, pourtant, au xne siècle, l’empire grec était riche et sa prospérité commerciale réelle, malgré les erreurs d’une politique économique qui laissait, sur les marchés de l’Orient, les étrangers supplanter insensiblement les Grecs, malgré l’âpreté croissante des villes commerçantes d’Italie qui, de plus en plus, exploitaient l’empire à leur bénéfice et s’y installaient déjà comme en pays conquis. Les Conmènes ont eu, d’autre part, une grande sollicitude pour les choses d’Eglise. Ils ont combattu avec un zèle égal l’hérésie et la hist. emp. byz. 11