n8 LES EMPEREURS ISAURIENS • troupes impériales les Arabes, les Bulgares, les Lombards, elle dut se résoudre à la retraite (790). Mais, avec une tenace habileté, elle prépara son retour au pouvoir : en 797, elle renversait son fils et n’hésitait pas à lui faire crever les yeux. Elle régna alors (797-802) en véritable empereur, la première femme qui eût encore gouverné en son propre nom la monarchie. Mais si, grâce à elle, l’Église, fortifiée, renouvelée par la lutte, reprit, dans la société byzantine, toute sa place, si le parti monastique et dévot, conduit par des hommes tels que Théodore de Stoudion, redevint plus puissant et plus entreprenant que jamais, le souci trop exclusif qu’avait eu Irène de la politique religieuse entraîna pour l’empire de fâcheuses conséquences. Malgré les succès passagers remportés par Constantin VI sur les Arabes et sur les Bulgares (791-795), le khalifat de Bagdad, sous le gouvernement d’IIaroun-al-Raschid, reprenait glorieusement l’offensive en Orient et obligeait les Byzantins à lui payer tribut (798). En Occident, en face de Charlemagne, le gouvernement grec montrait la même faiblesse, et l’événement de l’an 800, qui restaurait au bénéfice du roi franc l’empire romain d’Occident, fut, pour la cour byzantine, une humiliation sensible.