34 le RÈGNE DE JUSTINIEN La diplomatie byzantine enfin, complétant l’action militaire, s’efforçait d’assurer, dans le monde entier, le prestige et l’influence de l’empire. Par une habile distribution de faveurs et d’argent, par une ingénieuse habileté à diviser les uns contre les autres les ennemis de l’empire, elle amenait sous la suzeraineté byzantine et rendait inofîensifs les peuples barbares qui flottaient sur les frontières de la monarchie. Par la propagande religieuse aussi, elle les faisait entrer dans la sphère d’influence de Byzance. Les missions qui ont porté le christianisme des rivages de la mer Noire aux plateaux d’Abyssinie et aux oasis du Sahara, ont été un des traits les plus caractéristiques de la politique grecque au moyen âge. Ainsi l’empire se constituait une clientèle de vassaux : Arabes de Syrie et de l’Yémen, Berbères de l’Afrique du Nord, Lazes et Tzanes aux confins d’Arménie, Hérules, Gépi-des, Lombards, Huns sur le Danube, et jusqu’aux souverains francs de la Gaule lointaine, où, dans les églises, on priait pour l’empereur romain. Constantinople, où Justinien accueillait magnifiquement les souverains barbares, apparaissait comme la capitale de l’univers. Et s’il est vrai que, durant les dernières années du règne, l’empereur vieilli laissa se désorganiser les ins-