10 LES ORIGINES DE L’EMPIRE d’0RIENT tinople (38i), et, dès ce moment, s’était marqué le contraste entre l'esprit grec, épris de métaphysique subtile, et le clair génie de l’Occident latin, l’opposition entre l’épiscopat oriental, docile aux volontés du prince, et la ferme et hautaine intransigeance des pontifes romains. Le débat qui, au ve siècle, s’engagea sur l’union des deux natures — la nature humaine et la nature divine — dans la personne du Christ, accentua encore ces divergences et troubla l’empire d’autant plus gravement que la politique se mêla à la querelle religieuse. En effet, de même que les papes, en Occident, fondaient, avec Léon le Grand (440-462) la monarchie pontificale, les patriarches d’Alexandrie, avec Cyrille (412-444) et Dioscore (444-4&i), tentaient alors, en Orient, d’établir une papauté alexandrine. Et par ailleurs, à la faveur de ces troubles, les vieilles oppositions nationales, les tendances séparatistes toujours vivantes trouvaient, dans la lutte contre l’orthodoxie, une occasion propice de se manifester et mêlaient ainsi étroitement au conflit religieux les intérêts et les visées politiques. En 428, depuis vingt ans, Théodose II régnait à Byzance (4o8-45o), sous la tutelle de sa sœur Pulchérie. Eternel mineur, il passait son temps