84 les EMPEREURS ISAURIENS lemagne le titre d’empereur, consacra la perte de l’Italie, où Byzance ne garda que Venise et quelques territoires dans le sud de la péninsule. La guerre, reprise avec les Arabes (8o4), aboutit à deux graves désastres, l’occupation de la Crète par des corsaires musulmans d’Espagne (826) qui, de là, ravagèrent désormais presque impunément la Méditerranée orientale, la conquête de la Sicile (827) par les Arabes d’Afrique, qui, en 83i, s’emparèrent de Palerme. Mais surtout le péril bulgare était redoutable, depuis que le terrible Khan Kroum avait étendu son empire de l’Hé-mus aux Carpathes. Nicéphore essaya de le combattre en envahissant la Bulgarie : il périt au retour dans un sanglant désastre (811), et les Bulgares, vainqueurs de nouveau à Andrinople, parvinrent jusque sous les murs de Constantinople (8i3). La victoire de Léon V à Mesembria (817) sauva l'empire. Mais, si l’on songe qu’à tous ces périls divers s’ajoutaient encore les insurrections des peuples mal soumis, tels que les Slaves du Péloponèse (807), on conçoit qu’après ces vingt ans d’anarchie l’œuvre des grands empereurs isauriens semblât complètement ruinée. L’empire, pourtant, se releva de cette crise. Le règne de Théophile (829-842) répara en par-