l’empire LATIN DE CONSTANTINOPLE 1^5 taient groupées toutes les forces vivantes du inonde grec, avaient une même ambition : reprendre Constantinople aux Latins détestés. Il ne restait qu’à savoir lequel des deux empires grecs rivaux, celui de Nicée ou celui d’Epire, réussirait à la réaliser. II L’empire latin de Constantinople. — Pour que l’œuvre née de la quatrième croisade eût quelque chance de durée, il eût fallu que le nouvel empire eût un gouvernement fort, une organisation fermement centralisée. Or, dans l’État purement féodal que les Latins avaient fondé, l’empereur n’était que le premier des barons. Son autorité, territorialement assez restreinte, était presque nulle politiquement. Baudouin, au lendemain même de son avènement, dut faire la guerre à son indocile vassal le roi de Thessalo-nique, et si on parvint à les réconcilier, jamais pourtant l’entente ne fut durable entre eux. Henri d’Angre, le successeur de Baudouin, se heurta aux mêmes difficultés : s’il réussit, à force d’énergie habile, à imposer son autorité à Thessalonique (1209), à se faire reconnaître comme suzerain au parlement de Bavennika