192 l’empire byzantin sous les paléologues 01s avec l’héritière de Villehardouin, avait du côté de l’Orient de plus vastes ambitions encore. Il conquérait Corfou (1267), occupait Durazzo et la côte d’Epire (1272), prenait le titre de roi d’Albanie, s’alliait à tous les ennemis de l’empire, aux Bulgares, aux Serbes, au prince de Grande Vlachie. Ce fut, dans cette crise redoutable, l’habileté suprême de Michel Paléologue d’empêcher la coalition générale de l’Occident contre les Byzantins. Profitant des inquiétudes de la papauté, qui ne tenait pas à voir grandir outre mesure la puissance de Charles d’Anjou, flattant le désir qu’avaient toujours les souverains pontifes de rétablir sur l’Eglise grecque l’autorité de Rome, il conclut avec Grégoire X, au concile de Lyon (1274), l’accord qui soumettait à nouveau l’Église orientale à la papauté. Mais, en échange, Michel VIII obtenait l’assurance qu’on ne lui disputerait pas Constantinople, qu’il aurait en Orient les mains libres, qu’il lui serait permis d’y combattre les Latins mêmes. Et en effet, dès 1274, il prenait en Épire l’offensive contre les troupes angevines, intervenait en Thessalie, où il assiégeait Néopatras (1275), combattait les Vénitiens en Eubée, et poussait ses progrès en Achaïe, où la mort de