LA POLITIQUE EXTÉRIEURE 33 pire. Mais la péninsule des Balkans n’en avait pas moins été épouvantablement ravagée. L’empire payait cher en Orient les triomphes de Jus-tinien en Occident. Les mesures de défense et la diplomatie. — Justinien, cependant, en Orient comme en Occident, s’efforça d’assurer la défense et la sécurité du territoire. Par l’organisation de grands commandements confiés à des magistri militum, par la créât'on sur toutes les frontières de confins militaires (limites) occupés par des troupes spéciales (limitanei), il reconstitua en face des barbares ce qu’on nommait jadis « la couverture de la monarchie » (prætentura imperii). Mais surtout il éleva sur toutes les frontières une ligne continue de forteresses, qui occupèrent tous les points stratégiques et formèrent plusieurs barrières successives contre l’invasion ; derrière elles, pour plus de sûreté, tout le territoire se couvrit de châteaux-forts. Aujourd’hui encore, on retrouve en maints endroits les ruines imposantes de ces citadelles, qui s’élevèrent par centaines dans toutes les provinces de l’empire, et elles attestent magnifiquement la grandeur de l’effort par lequel, selon le mot de Procope, Justinien a véritablement « sauvé la monarchie. » BIST. EMP. BYZ. 3