178 l’empire latin et l’empire gerc frère et successeur de Baudouin (1205-1216), le meilleur prince assurément qu’ait eu l’empire latin de Constantinople, on put croire que l’État né de la croisade assurerait son existence. Henri conclut, après la mort de Johannitsa, la paix avec la Bulgarie débarrassant ainsi l’empire d’un grave souci ; il réussit tant bien que mal à rétablir l’union entre les Latins et à restaurer sur ses grands vassaux l’autorité impériale ; il parvint même à obtenir la soumission et la sympathie de ses sujets grecs. En même temps, il reprenait, en s’appuyant sur les Com-nènes de Trébizonde l’offensive en Asie. Une première expédition en 1206 mit entre ses mains une partie de la Bithynie ; en 1212, il agissait plus énergiquement encore, battait Lascaris à Luparcos, l’obligeait à lui céder une partie de la Mysie et de la Bithynie. Mais Henri mourut trop tôt pour l’empire, dont il semblait devoir être le fondateur (1216). Désormais, les Grecs comme les Bulgares avaient les mains libres; sous les faibles princes qui le gouvernèrent, l’Êtat fondé parles croisés n’allait plus que descendre lamentablement à la ruine.