LA DÉCADENCE INTÉRIEURE I97 la misère des discordes civiles. Vers le milieu du xive siècle, un vent de révolution sociale passait sur la monarchie : les classes inférieures s’insurgeaient contre l’aristocratie de naissance ou de richesse ; et pendant sept années (1342-1349), Thessalonique, la seconde ville de l’empire, était, par l’agitation des Zé-lotes, remplie de troubles, de terreur et de sang. La cité macédonienne se constitua en une véritable république indépendante, dont la tumultueuse histoire est un des épisodes les plus intéressants de la vie de l’empire grec au xive siècle; et ce n’est point sans peine que Jean Can-tacuzène rétablit finalement dans la ville qui avait pris parti contre lui l’ordre et la paix. Les luttes religieuses, nées surtout de l’hostilité séculaire entre Grecs et Latins, augmentaient encore le désarroi. Michel VIII, par politique, avait cru sage de se rapprocher de Rome et de rétablir l’union entre les Eglises ; il avait soulevé, parla, un mécontentement si grave que le premier soin de son successeur Andronic II fut de faire sa paix avec le clergé orthodoxe, en dénonçant l’accord conclu avec la papauté. L’antagonisme entre Latins et Grecs s’en était naturellement accru et, dans la monarchie même, l’opposition entre les partisans