182 l’empire LATIN ET L’EMPIRE GREC Rhodes à devenir son vassal. Il avait fait passer une armée en Thrace et momentanément occupé Andrinople, où il s’était heurté à l’empereur grec de Thessalonique. Enfin, il attaquait les Vénitiens en Crète. L’alliance bulgare accrut encore sa puissance. En 1236, les deux alliés tentèrent un grand effort contre Constantinople : sous l’assaut de ses adversaires, la ville faillit succomber. L’Occident comprit à temps qu’il fallait la sauver : les villes maritimes d’Italie, le prince d’Achaïe accoururent à l’aide. La capitale de l’empire latin échappa ; et grâce à la rupture de l’alliance gréco-bulgare, que suivît de près la mort de Jean Asen (1241), le misérable royaume latin subsista un quart de siècle encore, vingt-cinq années durant lesquelles Baudouin II fut réduit à mendier partout des secours sans les obtenir, réduit à brocanter, pour se faire quelque argent, les reliques les plus insignes de Constantinople, que saint Louis lui acheta ; et il en vint à ce point de détresse qu’il dut, pour frapper monnaie, employer jusqu’au plomb des toitures, et, pour se chauffer l’hiver, mettre en pièces les charpentes des palais impéraux. Pendant ce temps, Vatatzès achevait de refaire contre l’étranger l’unité byzantine. Il chassait les Latins de leurs dernières possessions