162 LE SIÈCLE DES COMNÈ.NES pensée libre, lorsque celle-ci se manifesta, à l’Université de Constantinople, par la renaissance de la philosophie platonicienne. Ils ont été soucieux de surveiller et de réformer les mœurs ecclésiastiques, de ramener en particulier à une vie plus simple et plus édifiante les moines, pour lesquels, à la fin du xie siècle, saint Christodoulos fondait, avec l’appui d’Alexis Com-nène, le monastère modèle de Patmos (1088). Ils ont multiplié à Constantinople les fondations pieuses, couvents, hôpitaux, églises, dont la plus remarquable fut celle du Pantocrator, construite par l’empereur Jean pour être à la fois le centre d’une grande institution monastique et hospitalière et le Saint-Denisde la dynastie. Enfin, peu de cours ont été plus élégantes, plus raffinées que celle des Comnènes. Le palais des Blachernes, au fond de la Corne d’Or, où ils transportèrent leur résidence, était, au témoignage des contemporains, une merveille de splendeur et de beauté. Là vivait autour du prince — surtout à l’époque de Manuel — une société éprise de plaisir et de fêtes, et qui avait emprunté à FOccident même quelques-uns de ses divertissements favoris, comme les tournois et les mystères; l’intrigue et l’aventure y tenaient grande place ; les femmes y déployaient