LA. TRANSFORMATION DE L’EMPIRE 6l les patriarcats d’Alexandrie, d'Antioche, de Jérusalem, le chef unique de l’Eglise byzantine, apparaît comme un très grand personnage, dont l’influence dans le gouvernement est souvent toute puissante. Le développement du monachisme, le grand nombre et la richesse des couvents, l’influence qu’exercent les moines sur la direction des consciences, la vénération qui s’attache à leur personne et aux images saintes que possèdent leurs monastères, ne sont pas des faits moins significatifs. Depuis la fin du vie siècle enfin, le paganisme a disparu, et avec lui l’esprit antique ; à partir du commencement du vne siècle, la littérature byzantine prend une forme presque uniquement religieuse et populaire; intellectuellement, artistiquement, cette période est une des plus pauvres que Byzance ait connues. Mais, par tout cela, le grec, qui fut toujours en Orient la langue de l’Église, achevait de conquérir l’empire ; et les ambitions des patriarches de Constantinople froissant les susceptibilités romaines, la politique religieuse des empereurs combattant et brutalisant les papes, la mésintelligence et l’hostilité croissantes entre l’Orient et l’Occident, préparaient la rupture entre les deux mondes et contribuaient à rejeter vers l’Orient l’empire by-