LA FIN DE LA DYNASTIE d’uÉRACLIUS 63 geaient l’Asie Mineure, envahissaient l’Arménie révoltée contre Byzance (703), la Cilicie (711), enlevaient Amasia (712) et Antioche de Pisidie (718), dévastaient la Galatie (7i4)> assiégeaient Amorion (716) et prenaient Pergame. Pendant ce temps, en Europe, les Bulgares, dont le khan Terbel avait, en 705, rétabli Justinien II sur le trône, envahissaient l’empire (708) et paraissaient jusque devant Constantinople (712). La monarchie était aux abois. La situation intérieure n’était guère meilleure. On constate dans la société de ce temps un affaissement intellectuel et moral redoutable. Au cours des luttes civiles, un souffle de sauvagerie, de cruauté, de trahison, a pénétré partout; les révoltes incessantes, le déchaînement des ambitions, les insurrections éctatant partout, en Italie comme à Cherson, attestent un manque croissant de fidélité et de loyauté. La superstition fait des progrès formidables : la dévotion aux reliques, la croyance aux vertus miraculeuses des images saintes, la foi au merveilleux et au surnaturel, — que l’on songe au rôle attribué à la Vierge dans le siège de Constantinople en 626, à l'intervention attribuée à saint Démétrius dans la défense de Thessalo-nique, — la tendance au fatalisme dominent en