LA POLITIQUE EXTÉRIEURE I07 Jamais les Byzantins n’avaient renoncé aux droits de l’empire sur l’Italie ; le souvenir de Borne, l’ancienne capitale du monde romain, le souvenir de Bavenne, l’ancienne capitale de l’exarchat, hantaient incessamment leurs rêves. La faiblesse des derniers empereurs carolingiens, l’anarchie de l’Italie du sud divisée entre les princes lombards et la menace croissante de l’offensive musulmane fournirent à Basile Ier l’occasion souhaitée d’intervenir dans la péninsule et de tenter de réaliser ses ambitions. L’empereur s’était donné pour tâche de restaurer dans toute la Méditerranée le prestige byzantin, de chasser les corsaires musulmans de l’Adriatique et de là mer Tyrrhénienne, de combattre les Sarrasins d’Afrique et de Sicile. Dès son avènement, il poursuivit donc en Occident une action énergique. Sans doute il ne réussit pas à reconquérir la Sicile, où Syracuse tombait en 878 aux mains des infidèles. Mais il rétablissait l'ordre dans l’Adriatique, restaurait l’alliance byzantine avec Venise, ramenait les Croates dans la vassalité grecque. Surtout il réoccupait Bari (876) et Tarente (880), reconquérait la Ca-labre (885), imposait le protectorat byzantin aux princes lombards. Deux thèmes nouveaux, ceux de Longobardie et de Calabre, étaient constitués