LA POLITIQUE EXTÉRIEURE IOI et du côté de l’ouest il allait jusqu’aux massifs du Pinde. Moralement, par la fusion maintenant complète entre l’élément bulgare et l’élément slave, la Bulgarie formait un Etat homogène, où le pouvoir monarchique s’était puissamment développé, où la conversion au christianisme avait assuré l’unité de croyance, où, par le contact avec Byzance, le pays s’était élevé à un assez haut degré de civilisation. Et tout cela donnait aux souverains de la Bulgarie la tentation de disputer aux empereurs byzantins l’hégémonie des Balkans. Pour réaliser ces rêves ambitieux, il suffisait qu’un homme se rencontrât : ce fut le fils de Boris, le tsar Syméon (8g3-927). Elevé à Byzance, où il avait été détenu comme otage, très épris du luxe et de la civilisation des Byzantins, il rêva de conquérir Constantinople et de poser sur sa tête la couronne des successeurs de Constantin. Pendant plus d’un siècle, une véritable guerre de races allait mettre aux prises Grecs et Bulgares. La lutte commença en 889, et, chose remarquable, les raisons en furent d’ordre économique. Léon VI ayant ordonné de transporter à Thessalonique les entrepôts que les marchands bulgares avaient à Constantinople, Syméon déclara la guerre. Une invasion des Hongrois,