l'empire grec de nicée 181 latin fit préférer un chevalier, aussi brave que politiquement incapable, Jean de Brienne (1229-1237), et ainsi s’évanouit pour l’empire latin la dernière chance de salut. Le souverain bulgare, justement froissé, devint pour les Latins un ennemi irréconciliable, pour le plus grand profit des Grecs de Nicée. A ceux-ci il rendit d’abord un autre service, celui d’abattre leur concurrent d’Europe, l’empereur grec de Thessalonique, dont les ambitions devenaient inquiétantes pour la Bulgarie. Battu et fait prisonnier à Klokotnica (ia3o), Théodore dut renoncer au trône, et l’État qu’il avait fondé, réduit à des proportions plus modestes (il ne comprit plus guère, avec Thessalonique, que la Thessalie), passa à son frère Manuel. Et en même temps qu’ainsi il le débarrassait de son rival occidental, Asen fortifiait la puissance de Yatatzès en lui offrant son alliance (1234). C’était la ruine certaine de l’empire latin. L’empereur de Nicée, depuis douze ans qu’il régnait, avait fort agrandi son domaine. Vainqueur des Latins à Poimamenon (1224), il leur avait enlevé les dernières places fortes qu'ils possédaient en Anatolie, conquis sur eux les grandes îles du littoral asiatique, Samcs, Chios, Lesbos, Cos, et obligé le souverain grec de