LE GOUVERNEMENT INTÉRIEUR Il5 la place qu’elle tenait dans la société byzantine, malgré le danger qui naissait de sa richesse et de son ambition, était, depuis la fin de la querelle des images, plus soumise que jamais à l’Etat. Seule l'armée était une force, qui souvent s’était manifestée par des soulèvements militaires et des révolutions. Sans écarter pleinement ce péril, le progrès des idées de légitimité l'avait rendu pourtant moins fréquent et moins redoutable pour la dynastie. L'administration byzantine et son œuvre. — Ce gouvernement despotique, aussi absolu, aussi infaillible dans le domaine spirituel que dans le domaine temporel, était servi par une administration savante, fortement centralisée et admirablement disciplinée. Dans la capitale, autour du prince, les ministres, chefs des grands services, dirigeaient de haut l’Etat, transmettaient à travers la monarchie la volonté du maître. Sous leurs ordres travaillaient des bureaux innombrables, où s’étudiait le détail des affaires, où se préparaient les décisions. De même que Rome autrefois, Byzance a gouverné le monde par la forte organisation de sa bureaucratie. Dans les provinces, où le régime des thèmes était devenu la base unique de l’organisation admi-