56 LA. DYNASTIE d’hÉRACLIUS Syrie, dont les florissantes industries étaient une de ses richesses, et de ces ports, Alexandrie, Gaza, Béryte, Antioche, centres d’une activité commerciale merveilleuse. Sans doute un autre point noir montait à l’horizon : depuis 679, les Bulgares, franchissant le Danube, s’étaient installés entre le fleuve et les Balkans. Mais au total, la monarchie avait résisté aux furieux assauts de l’Islam; la défense du territoire avait été assurée par une grande réforme administrative ; et l’empire, plus ramassé, plus homogène, débarrassé du danger des séparatismes orientaux et du poids mort de l’Occident (il allait en 698 perdre l’Afrique, comme il avait perdu l’Espagne et la moitié de l’Ilalie), semblait un organisme solide et capable de vivre, sous la forme nouvelle et tout orientale qu’il avait revêtue au cours du viie siècle. IV La TRANSFORMATION DE L’EMPIRE AU VIIe SIÈCLE. — Une transformation profonde s’y était en effet accomplie. Transformation ethnographique tout d’abord. Dans la péninsule balkanique, dévastée et dépeuplée, des peuples nouveaux s’étaient peu à peu installés. Dans le nord-ouest, Iiéraclius avait dû