88 LES EMPEREURS 1SAURIEXS l’appel du prélat déposé, évoqua l’affaire et chargea ses légats d’ouvrir une enquête. L'ambition de Photius sut merveilleusement exploiter le mécontentement que, depuis des siècles, l’Orient ressentait des prétentions du pape, et l’hostilité qu’il éprouvait contre l’Occident; habilement, en face des revendications de la primauté romaine, il sut faire de sa cause personnelle une véritable cause nationale. A l’excommunication que lança contre lui Nicolas Ier (863), il répondit en rompant avec Rome. Le concile de Constantinople (867) anathématisa le pape, dénonça son ingérence illégale dans les affaires de l’Église orientale et consomma le schisme. C’était une preuve éclatante de l’existence d’un sentiment national byzantin, qui se manifestait vers le même temps, de façon non moins claire, par l’émotion que causait la politique envahissante de Rome en Bulgarie (866). Ainsi, vers le milieu du ix° siècle, il existait vraiment une nationalité byzantine, lentement formée à travers les événements : l’empire, au sortir de la querelle des Images, avait retrouvé l’unité religieuse, la puissance politique, la grandeur intellectuelle; surtout il était devenu un empire nettement oriental. Le moment était proche où cet empire allait atteindre l’apogée de sa