LA POLITIQUE EXTÉRIEURE l45 formément aux vieilles habitudes de sa diplomatie, un prince à sa dévotion. Placée entre l’empire allemand et l’empire byzantin, la Hongrie était une pièce importante sur l’échiquier européen. Les souverains de Constantinople s’efforcèrent de la mettre dans leur jeu. Jean Comnène intervint dans les querelles hongroises pour soutenir Béla l’aveugle, fils du roi Koloman détrôné, et s’il ne parvint pas à le rétablir, du moins s’assura-t-il, par la paix de 1126, la précieuse tête de pont de Bra-nicevo. Manuel Comnène mit plus d’énergie encore à arrêter les empiètements de la Hongrie et à arracher à sa tutelle les Etats slaves. 11 replaça les Serbes sous la suzeraineté grecque (n5i) et leur donna pour prince Etienne Nemanya (n63), qui, du moins tant que vécut l’empereur, se montra, malgré quelques incartades, un vassal soumis et fidèle. Il battit les Hongrois dans une succession de campagnes heureuses (ii52-n54) et leur imposa en n56 une paix avantageuse pour l’empire. Pourtant, quand le roi Geisa II mourut (1160), il intervint dans les luttes qui s’ouvrirent pour la succession et, contre Etienne III, il soutint le jeune Béla, dont il pensa même à faire son gendre. Mais de plus en plus la Hongrie s’orientait vers HIST. EMP. BYZ. 10