4 I.ES ORIGINES DE L’EMPIRE D’ORIENT toutes les affaires de l'Église, légiférant et jugeant pour elle, l’organisant et la dirigeant, convoquant et présidant les conciles, dictant les formules de foi, Constantin — et après lui tous ses successeurs, qu’ils fussent orthodoxes ou ariens — réglèrent d’après un même principe les rapports de l’État et de PÉglise. Ce fut ce qu’on appellera le césaropapisme, l’autorité despotique de l’empereur sur l'Eglise ; et le clergé oriental, clergé de cour, ambitieux et mondain, docile et souple, accepta sans protester cette tyrannie. Tout cela s'inspirait profondément des conceptions du pouvoir chères aux monarchies orientales, et par tout cela, quoique pendant un siècle encore — jusqu'en 476 — l’empire romain ait subsisté, quoique, jusqu'à la fin du vie siècle, en Orient même, la tradition romaine soit demeurée vivace et puissante, pourtant, autour de la ville de Constantin, la partie orientale de la monarchie s'aggloméra et prit en quelque sorte conscience d’elle-même. Dès le iv° siècle, malgré le maintien apparent et théorique de l’unité romaine, plus d’une fois en fait les deux moitiés de l’empire se séparèrent, gouvernées par des empereurs différents; et lorsqu'en 895 Théodose le Grand mourut, laissant à ses deux fils Arcadius et Honorius une succession partagée en deux empi-