LA POLITIQUE EXTÉRIEURE l53 jouissaient, accordait aux Pisans des privilèges analogues (1111 ). Jean Comnène refusait de renouveler le traité avec Venise; et si, après quatre ans de guerre (1122-1126), l’empereur était obligé de céder, du moins, comme son père, tâchait-il de neutraliser l’influence vénitienne en traitant avec Pise ( 1136) et Gênes (1143). Manuel, lui aussi, rechercha d’abord contre les Normands l’alliance de Venise et la paya par de larges concessions (u48). Mais entre les deux Etats la mésintelligence allait croissant. La morgue et l’âpreté vénitienne en Orient exaspéraient les Grecs; la République d’autre part s’inquiétait des ambitions italiennes de Manuel; quand l’empereur occupa Ancône, quand il conquit la Dalmatie, elle comprit que sa domination dans l’Adriatique était en péril. Dès lors la rupture était inévitable. Manuel la provoqua en faisant arrêter tous les Vénitiens établis dans l’empire (1171); la République répondit en envoyant ses flottes occuper Chio et ravager l’Archipel et en faisant alliance avec le roi de SLde. Manuel céda (1175); il rendit aux Vénitiens leurs privilèges. Mais, ainsi qu’avec les Normands, les rapports restèrent tendus et difficiles, et le jour était proche où Normands et Vénitiens feraient cruellement sentir leur hostilité à l’empire.