l’emimre byzantin a LA. FIN DU XIIe SIÈCLE l65 La capitale byzantine, selon une expression ingénieuse, était « le Paris du moyen-âge ». Elle était, selon le mot de Villehardouin « la plus riche cité du monde », la ville « qui de toutes les autres était souveraine ». Prospérité dangereuse, qui excitait les convoitises en même temps que l’admiration, et qui devait, quand apparut aux yeux la faiblesse de l’empire, coûter cher à la monarchie. IV L’empire byzantin a la fin du xii* siècle (x 180-!2o4).— Aussi longtemps que vécut Manuel Com-nène, son intelligence, son énergie, son habileté assurèrent l’ordre à l’intérieur et maintinrent au dehors le prestige de Byzance. Lui mort, tout l’édifice craqua. Comme au temps de Justinien, la politique impériale avait, au xne siècle, eu de trop vastes ambitions. La liquidation de même fut difficile et désastreuse. En mêlant trop l’empire aux affaires d’Occident, en poursuivant les rêves imprudents d’un impérialisme grandiose, Manuel Comnène avait à la fois trop négligé en Orient les périls proches et inquiété les Latins, tout en épuisant la monarchie. Les rancunes et les haines qu’il avait provoquées, les âpres convoitises qu’il avait laissé s’allumer allaient avoir