376 DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE TROISIÈME a réussi dans certains cas. Je sais aussi qu'un Grec du quartier de Kaïhm a mis l’uniforme bulgare pour se livrer au pillage. J'ai ordonné d'arrêter les voleurs, mais on n’a pu en attraper aucun pendant mon séjour à Andrinople. 11 y a eu, à ma connaissance, un seul cas de viol, celui d'un gamin par un Grec sous le pont de Karagatch. Le coupable a été arrêté et puni. Aucun viol n'a été commis par nos soldats. « Pour faciliter l’approvisionnement des pauvres, j'ai fait appeler le chef des fournadjis (boulangers), dès le second jour; je lui ai remis de la farine. Je lui ai ordonné d’en faire des pains et de les vendre o fr. i5 pièce. Les pauvres ont eu des distributions gratuites de farine ; j'v ai moi-même pris part. J'ai fait dresser la liste des familles d'officiers turcs et je leur ai envoyé à domicile de la farine et de l'argent. » 1\T°78.— M. Chopov, chef de la police à Andrinople, a été accusé par le « fonctionnaire russe, M. Machkov, d’avoir expédié lui-même h Sofia, par l'intermédiaire d’un sujet russe, trois balles de tapis volés ». Il s’est rendu de lui-même devant la Commission et a déposé de la manière qui suit, touchant le pillage d’Andrinople et les faits particuliers qui lui sont reprochés : « Le ¡4 mars, deux jours après la prise d’Andrinople, Delaver-bey, un riche Turc, ex-maire de la ville, s’est présenté chez moi et a déposé une plainte au sujet du pillage de sa maison: j'ai fait faire des recherches et je lui ai rendu tout son mobilier, retrouvé dans des maisons grecques. Les Grecs se sont plaints de ces visites domiciliaires entreprises à la requête de Delaver-bey. D’autres beys : Berkham-bey, Derghili-Mustafa, Hadji-Abram, etc., m’ont déclaré que le bétail de leurs Icliiflilis, aux environs d'Andrinople, avait été volé et qu’ils craignaient qu’on ne tentât de détruire les maisons des villages, ainsi (pie les semences. J ai envoyé dos soldats les garder : ils ont rassemblé le bétail vole, qu’ils ont retrouvé dans les villages avoisinants, grecs et bulgares. Delaver et Berkham se sont plaints qu'on les troublât pendant la nuit; je leur ai donné des gardiens. J ai visité les Turcs dans leurs maisons pour les rassurer, leur dire qu’ils pouvaient porter le fez et continuer à circuler librement. J'ai fait tout mon possible pour qu Andrinople reprenne en trois jours sa physionomie habituelle. J'ai convoqué des Grecs, des Turcs et des Juifs pour leur dire de ne pas s'inquiéter. En ce qui concerne les tapis « volés », j’ai en efîet acheté quelques sedjadés (tapis) de petite dimension, dans la boutique de Fethi-Aga, à Roustein-Pacha-Khan, et je les ai payés i4 napoléons. J'en ai acheté aussi chez Osman (Rous-tein-Pacha-Khan) pour 16 napoléons et, pour 11 napoléons, h un juif de Bésistein. J’ai fait de tous ces tapis un seul ballot et je les ai fait porter direc-