LA GUERRE ET LE UIUMT INTERNATIONAL
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d armée pour arrêter les crimes contre les lois et coutumes de la guerre. Vu
1	intérêt que ces documents présentent pour le but que poursuit la Commission, nous les traduisons ici en entier, tout en regrettant qu'ils soient les seuls que nous ayons à citer.
   A. — Ordre au ÿc2' régiment d'infanterie thracien de Sa Majesté Iiot/ale, Charles-Edouard de Suxe-Cobour<j-Gotha, n° 93, 14 octobre 1912, bivouac de Pekhtchévo.
   I. — Je me suis aperçu que quelques soldats du régiment, après avoir passé la frontière, commettent des actes arbitraires qui, pendant la guerre, deviennent des crimes graves. Avec grand regret, je vois que les commandants des compagnies ont la légèreté de considérer que ces actes sont sans gravité et permettent qu’on les accomplisse sous leurs yeux. Ainsi, au bivouac de Tsarévo-Sélo, j’ai vu quelques soldats quitter le bivouac et aller dans le village voisin, abandonné par les habitants, pour piller chacun pour soi, en oubliant le devoir de rester toujours au poste assigné. J’ai observé aussi, dans les bivouacs, des soldats qui ont pris, on ne sait où, diverses denrées et du bétail, pour se préparer un repas différent de celui [de la compagnie; un grand nombre se sont ainsi dispersés. Cela montre, ou que les soldats sont trop gourmands, ou que leurs supérieurs s'occupent peu de leur nourriture. J'ai constaté aussi que quelques soldats, par négligence ou intentionnellement, détruisent les ligues télégraphiques, endommagent les maisons évacuées par la population cl même se
permettent d’entrer dans les maisons des Bulgares.....(ici il y a une petite lacune dans
notre manuscrit). Quelques-uns se comportent mal avec les soldats ennemis blessés et prisonniers. 11 peut paraître superflu, et pourtant il est nécessaire que je rappelle aux commandants des compagnies que leur devoir est d'expliquer aux soldais quelles sont les dispositions des lois et quelle est la responsabilité encourue par celui qui les transgresse. J’ordonne qu’on inculque à tous les militaires les instructions suivantes pour le ravitaillement en temps de guerre, ainsi que les lois pénales, etc.
    i° Toutes les fabriques, les fourneaux, les ateliers, les dépôts militaires, les transports, les provisions, les caisses d’Etat et de communes qui se trouvent dans le rayon d’action de notre armée, sont butin militaire. La propriété et les provisions des personnes privées sont intangibles. Si la population a quitté la ville ou le village, mais si les autorités y sont restées, la propriété est de même inviolable. Mais, même dans le cas où il n’y a pas de pouvoirs publics, la propriété privée est considérée comme appartenant à l’Etat ou à la commune. Le butin militaire est propriété de l’Elat. C’est pourquoi l'appropriation des objets faisant partie du butin militaire est considérée et punie comme un vol de la propriété de l'Elat.
   Quand un détachement du régimeni entre dans un lieu habité où se trouvent des objets qui constituent du butin militaire, le chef du détachement doit prendre des mesures pour conserver ces objets et, si possible, pour les emporter, après en avoir référé à l'élat-major du régiment, mais il ne doit rien prendre sans mon ordre exprès. Le chef du détachement ne peut s’approprier les objets dont il a besoin qu’en cas d’extrême nécessité ou lorsque ma permission n’«.rrive pas en temps utile.
   Quand un détachement ne reçoit pas de ravitaillements, le chef peut faire lui-même la réquisition de ce qui est nécessaire pour nourrir ses hommes et pour compléter