218 LA GUERRE ET LE DROIT INTERNATIONAL « par les balles dum-dum, celle du sergent Krasits, du icr bataillon, est très « caractéristique. Le côté droit de la lèvre supérieure est emporté ; le visage ■i et la gorge sont entièrement couverts de brûlures de la largeur d’une pièce « de cinq para (environ une pièce de deux sous). Le sergent Krasits' a été « apporté à l’hôpital, trois heures après avoir été blessé; sa tête était très « enflée, surtout la face et les yeux ; les paupières, tellement gonflées qu’il n’y « voyait plus : les prunelles n’étaient pas atteintes. Pour moi, le sergent « Krasits a été blessé par une balle contenant de la dynamite ou quelque autre « explosif; c’est manifeste en ce qui le concerne. En ce qui regarde les sept « autres blessures, on peut affirmer avec certitude qu’elles ont été faites par « des balles dum-dum. Plusieurs des blessés que j’ai soignés ce jour-là m'ont « dit que les balles bulgares « partaient » une seconde fois après être entrées « dans le corps ». Eu ce qui concerne l’armée grecque, la Commission a reçu un procès-verbal rédigé le ai juillet/3 août, à Sofia, par les Drs Foramiti (chef de la mission autrichienne de la Croix-Rouge), Kohi (chef de la mission de la princesse Elisabeth von Reuss), et Mihaïlovsky (chef de l’hôpital Clémentine, à Sofia). A la demande du général Savov, ces docteurs formèrent une Commission spéciale chargée d’établir s’il avait été fait ou non usage des balles « dum-dum » dans l’armée serbe. Voici leurs conclusions : « Il leur fut présenté un paquet com-« posé de quatre cartouches dont les bouts sont visiblement limés artificiel-« lenient, dans le but évident de renforcer l’action des balles, ce qui contredit « aux dispositions de la Convention de Genève. Ces préparations n'ont pas le « caractère d’une fabrication spéciale, mais d'une improvisation; elles repré-•< sentent quelque chose d’intermédiaire entre une balle ordinaire et une balle « explosive. Les blessés qui furent présentés à la Commission, Pierre Kristov, « du 66e régiment d’infanterie, et Michel Minovshi, du 2e régiment, ont des « blessures plus graves que celles que produisent des balles normales aux « enveloppes d'acier, et on peut supposer qu’elles sont dues à des balles explo-« sives. Pourtant, des blessures semblables peuvent être produites par la balle « qui se heurte, sur son chemin, à un objet rigide et entre déformée dans le « corps. » Voici, d'autre part, une copie de la note verbale, adressée par le ministère bulgare des Affaires étrangères aux légations des six grandes puissances à Sofia, le uf juillet/!) août, n° 2^92, au sujet de l’emploi de la balle « dum-dum » par l’armée grecque : « Au cours des combats réceuts, les troupes grecques se sont servies contre « les soldats bulgares de balles dont les bouts sont coupés et qui portent des « incisions de a millimètres de diamètre et de 4 à 5 millimètres de profondeur, « pratiquées au milieu de la partie sectionnée et produisant des ravages dans