LA MACÉDOINE SEÜBE et, tant que dura son séjour à Yélès, il ne put voir que trois prêtres et un instituteur. Le 17/30 juin, il fut, comme M. Néophyte, fait prisonnier chez lui. Le 24 juin/7 juilleL 011 lui demanda, à lui aussi, de quitter la ville. Il pensa que c’était là une mesure temporaire et il y consentit, à condition de rester à Uskub jusqu’à la fin de la guerre. Il a signé un acte dans ce sens. Le 25, on lui fit savoir que M. Néophyte avait quitté Uskub et qu’il avait une heure pour le suivre. M. Mélétius demanda alors un ordre écrit : « L’ordre, lui dit-on, vous sera remis à la frontière » (ce qui n’eut pas lieu). Nous ne parlerons pas des incidents survenus au cours du voyage. M. Mélétius rejoignit M. Néophyte à Smédérévo, et tous deux furent renvoyés, par Radouyévats, à Roustchouk. La chose fut moins aisée pour les trois autres archevêques de Monastir, d’Okhrida et de Dibra, qui furent dirigés, via Salonique, sur Constantinople. Le 17/30 juin, la police vint, accompagnée d’officiers et de soldats, arrêter tout le personnel de l’archevêché de Monastir. Au cours de la perquisition qui suivit, on découvrit les brouillons des rapports sur les violences serbes à l'égard de la population bulgare, adressés à lamétropolie de Salonique et au ministère des Affaires étrangères de Sofia. La séquestration dura, cette fois encore, jusqu’au 24. A cette date, les autorités vinrent procéder à une sorte d’enquête. On insista surtout sur les « relations des archevêques avec un gouvernement étranger», et lecture fut faite de l’article du Gode criminel relatif à ce genre de délit, article qui prévoyait comme sanction vingt ans d’emprisonnement. Après avoir ainsi préparé le terrain, les autorités revinrent dans l’après-midi : « Vous partirez demain pour la Bulgarie. »— « Impossible ; c’est trop tôt. » — « Les papiers trouvés chez vous ont irrité l’autorité militaire. Nous avons « l’ordre de vous traduire devant une cour martiale. Et, vous le savez, la cour « martiale, en ce moment, n’observe pas toujours les lois; souvent, elle juge « comme bon lui plaît, et ses sentences sont exécutées sur-le-champ... Eh bien, « pour vous éviter cette comparution, le préfet pousse la bienveillance jusqu à « prendre sous sa responsabilité votre départ, Monsieur l’archevêque, demain, » de grand matin. » — « D’accord. » — « Mais il faut, auparavant, remplir une « petite formalité. Voici le brouillon d’une lettre. Veuillez le transcrire en bul-« gare et dire en votre propre nom que, à cause des « hostilités entre la Serbie « et la Bulgarie, il vous déplaît de rester à Monastir ». — Quoi? Vous « refusez? Mais, alors, voyons, la cour martiale s’impose ! » M. Auxentius signa, malgré les protestations de sa conscience. Le jour suivant, il fut expédié à Salonique et, de là, il se rendit en Bulgarie via Constantinople-Odessa. Le cas de M. Boris, d’Okhrida, est tout semblable. Les papiers trouvés dans la « métropolie » de Monastir contenaient, cette fois encore, les rapports de l’archevêque d’Okhrida au ministère de Sofia. Le commandement