LES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DE LA GUERRE 2H de la guerre, été en baisse ; ce fut de courte durée, la reprise et la hausse étant venues de suite. Les Caisses d’épargne instituées par les banques ont vu, comme nous l’avons déjà indiqué, leurs comptes s’augmenter. Le total des prêts sur titres s’est accru insensiblement, celui des prêts sur marchandises a diminué. La guerre a révélé à la Grèce les forcefs qu’elle a disséminées un peu partout dans le monde. La Grèce a obtenu de ses fils émigrés un secours efficace en hommes et en argent. L’émigration de la population grecque est si considérable qu'il a paru nécessaire à M. Repoulis, ministre de l'intérieur, de la réglementer par une loi, De i885 à fin 1911, 188.245 Grecs ont quitté leur patrie, se rendant, pour la plupart, aux Etats-Unis. En 1911, les 37.011 partants se composaient de 34-io5 hommes et 2.916 femmes; au point de vue de l’âge, 35.485 d’entre eux avaient de 14 à 4^ ans> 1.006 moins de 14 ans, 43o plus de 45 ans. C'est donc le meilleur des forces vives du pays qui s’en va. L'émigration prend chaque année 9,5 pour i .000 de la population, alors qu’elle n’en prélève que 5,8 pour 1.000 en Italie. Il est vrai de dire que les Grecs, à l’étranger, gardent jalousement leur nationalité, leurs traditions, et qu’aux jours de péril pour la patrie ils reviennent, si loin qu’ils soient, pour la défendre. La dernière guerre a ramené en Grèce de 25 à 3o.ooo hommes, qui ont été dans l’armée nationale d’utiles éléments pour la victoire. En tout temps, les émigrés grecs participent à la prospérité de la nation par l’envoi de leurs capitaux. En 1910, de l’Amérique sont venus, par mandats-poste, 20.427.062 fr. 65; en 1911, 19.579.887 fr. 65. Les dépôts dans les banques, de même origine, ont atteint,en 1910, 55.471 -46o francs; en 1911, 47.323.0.59 francs- Cet afllux de capitaux dû à l’émigration aura certainement pour conséquence d’enrayer cette dernière. En effet les Grecs quittent leur pays parce qu'il y a trop peu de travail pour toute la main-d’œuvre: ils y sont incités aussi, il est vrai, par l’esprit d’aventure, par leur caractère, qui se prête plutôt au commerce qu'à la production, par les agissements des entreprises d’émigration. Or les capitaux gagnés à l'étranger permettront la mise en valeur du pays. Il y a quantité d’endroits où d’abondantes eaux ne sont point utilisées pour la culture maraîchère. La Grèce importe pour 210.000 francs d’œufs: elle importe du miel, produit national. Au dire de M. Repoulis, les cultivateurs sont dans une grande ignorance: par suite, la terre ne produit que la moitié, en blé, de la moisson moyenne de pays plus avancés. Grâce à l'argent des émigrés, déjà dans certaines provinces, la propriété atteint des prix très 16