L "ACCUSATION 34r> « Lors de la première nouvelle de l’approche des Turcs, le dimanche 7 juillet, les Bulgares mirent le feu au dépôt de provisions de la gare de Karagatch. « Quelques Grecs affamés emportèrent plusieurs sacs de farine. Le lendemain lundi, les Bulgares étant revenus, arrêtèrent 4^ de ces malheureux et, après les avoir liés 4 par 4* les jetèrent dans la Maritsa, tirant sur ceux qui voulaient se sauver. IJn seul d’entre eux, nommé Panteleimos, réussit à s'échapper en plongeant et en simulant la mort. « Les cadavres furent retirés quelques jours après. J'enverrai les photographies de ces noyés. « Ce que les femmes d’Andrinople ont supporté dépasse toute imagination. « On violait Grecques, Juives, même Arméniennes, malgré l’attachement de ce dernier élément à la cause bulgare. Naturellement, on s’acharnait surtout sur les femmes turques. Ni rang social, ni âge n’était respecté Parmi les personnes violées, il y a aussi bien des petites filles que des femmes très âgées. « Parmi les filles, il y en a beaucoup qui sont actuellement enceintes, et celles d’entre elles qui en ont les moyens sont parties au loin cacher leur honte. Plusieurs sont devenues folles. La plupart, guidées par des raisons compréhensibles, évitent de parler de leur malheur. » RÉCITS DE TÉMOINS « Voici quelques exemples : A7® 66. — « Le mufti d'Andrinople, Ilamed-Nouri, un vieillard respectable, m a raconté en pleurant ce qui suit: En raison des menaces faites par les Bulgares de détruire la ville et d’exterminer la population, quelques jours avant leur départ, beaucoup de personnes se réfugièrent chez lui pour y passer la nuit. Vis-à-vis de sa maison habitait, avec ses deux jeunes filles, la femme d’un major turc, prisonnier en Bulgarie. Environ une heure après le coucher du soleil, on entendit partir de cette maison des cris stridents : Prenez tout « ce que vous voulez, mais ne touchez pas à mes filles. N’y a-t-il pas ici de « Musulmans pour défendre notre honneur ? » Le mufti envoya au secours de ces femmes des soldats bulgares que les autorités militaires lui avaient envoyés pour garder sa maison qui, plusieurs fois déjà, avait été pillée. « Un moment après, un soldat revint et déclara avec indignation que tous les soldats bulgares violaient les trois femmes, mais qu’il ne pouvait rien, car on le menaçait, fusil en main, de les tuer. Les gémissements et les cris désespérés de ces femmes continuèrent pendant trois heures. Quand les soldats se