CONJECTURES SUR L’AVE NI» |»£ LA MACÛMMUiE 250 fait, elle aussi, de louables efforts pour assurer à ses écoles, par leur enseignement agricole et ménager, une importance sociale. Cependant, la faible proportion des Serbes (17 pour 1.000) qui saveut lire et écrire prouve que le système adopté n’est pas, en ce qui concerne les masses, d’une efficacité suflîsantc. Un des amis de ce pays l’a bien dit : « L’éducation, en Serbie, est forte en haut et faillie en bas. » La Bulgarie, pendant ses trente-quatre années d’indépendance, a fait de rapides progrès par l’établissement d'un bon système d'écoles. La diminution des illettrés a élé si rapide, au cours de ces dix dernières années, qu'il est possible d’affirmer qu’à bref délai tous les habitants seront, en fait, capables de lire et d’écrire. On a le droit de compter, en Grèce, sur des résultats analogues. En se reportant aux statistiques publiées par le gouvernement bulgare dans ses publications officielles, on verra que la Bulgarie a sur ses voisins une avance considérable, et dans la proportion des écoles fondées et pourvues, et dans le nombre des hommes et des femmes instruits, comparé au chiffre de la population, et dans la proportion des soldats sachant lire et écrire, et dans les mesures prises pour établir l’enseignement secondaire. Toutefois, la valeur d’un certain système d’écoles ne se prouve pas seulement par des chiffres. 11 est nécessaire d’examiner les résultats de l'éducation, tels qu’ils se traduisent dans la vie sociale et économique des peuples. Nous pouvons nous demander si l'éducation donnée est bien celle qui peut servir à améliorer la santé, à développer l’économie et le bon goût, — ce qui peut se voir d’après les maisons,— à moderniser les méthodes commerciales et industrielles, à élever le niveau public en matière d'hygiène. Dans les capitales, eu particulier à Sofia, à Athènes et, jusqu’à ua certain point, à Belgrade, nous avons vu des rues bien pavées, de bonnes conduites d'eau, des égouts en construction et maint autre signe annonçant l’esprit d’entreprise et le souci du bien public. On trouve aussi, dans les autres grandes villes, quelques commencements de ce genre ; mais dans les villages, où réside la majorité de la population, subsiste encore beaucoup de cette misère, de cette malpropreté et de ce désordre qui se sont transmis, avec peu de changements, à travers les siècles. On constate une complaisance coupable chez les fonctionnaires, et, dans les masses, une trop pauvre idée du confort humain et du bien-être. On ne peut vaincre cet esprit conservateur qui s’entête encore dans les méthodes des ancêtres que par une éducation sociale plus vigoureuse que celle qu’on a donnée jusqu’à présent. Tous les instituteurs, toutes les institutrices devraient devenir autant d’agentsacLiis de la régénération sociale, et cela, 11011 seulement dans les anciens territoires, mais plus spécialement encore dans les nouveaux. Ils ne devraient pas se contenter de donner aux enfants des habitudes -de propreté, d’hygiène et de soin, — habitudes auxquelles le programme officiel fait une paî t suffisante, —niais