LA CONDUITE DES BULGARES PENDANT LA SECONDE GUERRE 293 désire, en concluant, affirmer l'entière certitude où je suis que les Bulgares n’ont pas pu incendier Serrés. Il m’est impossible de dire comment la ville prit feu. » .V° 23. Témoignage du commandant Ivan Kirpikov. — « Le jeudi 10 juillet, pendant que j’étais à Zernovo, je reçus l’ordre de marcher sur Serrés avec ma colonne, de rechercher les munitions qu’on avait laissées dans la ville, de reprendre en mains l’administration et de rétablir l’ordre. Je compris que cela signifiait que je devais rester dans la ville, si possible, à moins d’en être chassé par des forces supérieures. J’avais un bataillon et demi d’infanterie, un escadron et une batterie. Nous marchâmes toute la nuit et, le vendredi matin, nous étions à 5 ou fi kilomètres de Serrés. Je rencontrai sur la roule deux compagnies de cavalerie démontées, que la population en armes avait chassées de la ville, le jour précédent. Je m’assurai que les Grecs occupaient trois positions sur les collines entourant la ville et, d’après leur feu, j'estimai à un millier au moins le nombre de leurs fusils. J’employai successivement mon artillerie contre chacune de leurs trois positions et, finalement, notre infanterie parvint à s’en rendre maîtresse. De la dernière hauteur au-dessus de la ville, j’aperçus la population fuyant en tous sens par la plaine. Cependant , la fusillade ennemie continuait, partant de plusieurs maisons et d’une petite hauteur qui était presque dans la ville. J’envoyai un détachement pour longer la principale rue, avec ordre de crier aux habitants qu’ils eussent à se tenir tranquilles, sans rien craindre. On fit feu sur mes hommes de presque toutes les maisons et les balles tombèrent même à l’endroit, où je me tenais avec l’artillerie. Je pointai alors un de mes canons contre deux grandes maisons, d’où partaient la plupart des coups de feu. Cela eut pour efTet de les faire cesser. J’envoyai ensuite 3 patrouilles, de î o hommes, chacune pour aller voir si nos dépôts d'armes étaient intacts. On tira sur elles. J'apercevais maintenant des groupes de gens, massés en trois endroits dans la plaine, près de la ligne du chemin de fer. Je pouvais voir, avec ma lorgnette, qu'ils étaient tous armés et portaient le costume grec particulier à certains villages que nous regardions comme le centre de la propagande grecque. J’envoyai un escadron vers le chemin de fer, mais une chaude fusillade, qui partit de la gare, l'arrêta. Je me rendis compte alors qu’une contre-attaque se préparait : aussi, je résolus de traverser la ville et d’aller offrir la bataille aux groupes d'hommes, à côté de la gare. Fendant ce temps, un grand bâtiment fit explosion, probablement un magasin d'armes. J'envoyai une patrouille voir ce que c’était, mais, de nouveau, mes hommes furent repoussés par les coups de feu partant des mêmes endroits. J’ordonnai à la patrouille de circonscrire l'incendie qui éclatait maintenant sur différents