3*34 DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE TROISIÈME de la crosse de son fusil et menaça de les tuer tous. Un second soldat rejoignit le premier et dépouilla les deux lieutenants. Mais un troisième, protestant contre la conduite de ses deux camarades, conduisit Choukri et ses compagnons chez le lieutenant bulgare M. Neïkov, qui les conduisit à son tour chez le colonel du a3* régiment, commandant le secteur nord. Ce dernier leur a dicté les conditions de la reddition. Neïkov a promis à Choukri de découvrir les soldats coupables et de lui faire restituer les objets volés. Mais le jour suivant, Eyoub a vu M. Neïkov monté sur son propre cheval... Il s’est ellorcé de le ramener à des sentiments plus honnêtes, mais M. Neïkov lui a défendu d’en parler davantage. 3° Tahsine, capitaine du corps des tirailleurs (« nichandji »). Les soldats turcs du secteur de Marache se sont rendus aux Serbes, qui les ont désarmés, mais sans les molester en rien, et les ont gardés pendant trois jours; après quoi, ils les ont emmenés, sous bonne garde, pour les livrer aux Bulgares. Chemin faisant, on entendit des détonations. Les Serbes de l’escorte en conclurent qu’on préparait contre eux quelque piège. Pourtant, ils poursuivirent leur marche. Après avoir passé le pont de l’Arda, ils s’avancèrent sur la route de Karagatch, près de la station du chemin de fer, et c’est alors qu’un officier bulgare vint pour prendre possession des prisonniers. De nouveau, une détonation retentit, suivie d’un feu de salve... 60 prisonniers turcs tués, 4 soldats serbes mis à mort du même coup et un sergent blessé, tel fut le résultat du drame. L’explication la plus naturelle est que la responsabilité des coups de feu tirés incombe aux soldats bulgares. Les Serbes ont déclaré alors qu’ils se refusaient remettre leurs prisonniers aux Bulgares et qu'une dispute très animée s’éleva entre officiers bulgares et serbes. Le colonel du 20° régiment bulgare étant arrivé sur ces entrefaites, ordonna aux sentinelles bulgares de cerner et d’arrêter le premier groupe des officiers turcs. Quelques-uns d’entre nous, cpii comprenaient le bulgare, l’entendirent déclarer que nous serions tous passés par les armes. Tirant son sabre, il commanda à tous les captifs, officiers et soldats, de se coucher sur le sol, puis, soutenant qu’ils avaient encore des revolvers, il voulut les faire fouiller. Les officiers serbes firent alors remarquer qu on ne trouverait même pas un couteau sur les malheureux prisonniers turcs, A ce moment, une bombe éclata. Le chef bulgare déclara aussitôt que c’étaient les Turcs qui l’avaient lancée et qu'ils seraient tous exécutés. Une autre bombe partit, mais sa chute se produisit d’une telle manière qu’il était impossible de la mettre au compte des Turcs. Au grand étonnement des prisonniers, l'officier bulgare fit alors connaître qu'ils avaient maintenant la vie sauve. « Nous avons, dit-il, découvert précédemment les officiers turcs coupables, et ils ont déjà payé leur dette. »