284 DOCUMENTS RELATIFS AU CHAPITRE DEUXIÈME sorte que l’armée bulgare n’a aucun crime, ni aucun délit à se reprocher. Si, dans certains quartiers isolés du village, des femmes et des enfants furent tués, ce fut l’œuvre des Turcs et des Tziganes indigènes, qui se comportèrent comme des sauvages, en ne mettant aucun frein à leurs cruautés. Le fait que l'armée grecque, en prenant Doxato le jour suivant (i /14 juillet), trouva les Turcs et les Tziganes encore en train de continuer l’extermination de tout ce qui était grec, prouve suffisamment que ce ne sont pas les Bulgares qu’il faut accuser de tous ces crimes. « Par la suite, il fut prouvé que les andarles, poussés par les soldats et les officiers grecs, avaient mis exprès le feu à l'école, dans le but de brûler les quelques vingtaines de Bulgares qui y étaient enfermés. Ces Bulgares étaient des paysans du village arrêtés dans les champs pendant qu’ils étaient en train de travailler pour les fermiers turcs. Sans doute ces pauvres paysans auraient été brûlés vifs si les soldats bulgares, attirés par leurs cris, n'étaient pas venus à temps pour les délivrer. Ces pauvres paysans furent trouvés au rez-de-chaussée de l’école pieds et mains liés, comme des bestiaux, n’ayant rien mangé depuis quatre jours. « L’armée quitta Doxato à a heures de l’après-midi en y laissant 20 soldats pour maintenir l'ordre. » iY° Ht b. Le lieulenant-colonel Barncv, qui avait commandé deux escadrons de cavalerie lors des événements dont il s’agit et avait dirigé les opérations contre les evzones et les andartes, massés entre Doxato et les environs, a fait la déposition suivante : « Le ¡29/12 juillet, le ier et le io° escadron, qui étaient sous mon commandement, occupaient la ligne de protection village d'Alistrati-gare d Otoligos-Drama. Des reconnaissances avaient été envoyées sur la route Drama-Kavalla, ainsi qu'aux environs de cette dernière ville. Dans l'après-midi du même jour, je reçus l’ordre de me diriger, dans la nuit du ia/29 juillet au i3/3o, vers les villages de Doxato, Badem-Tchiflik et Kavalla, dans le but de reconnaître si des troupes grecques ou des antartes avaient fait leur apparition dans cette direction. Le 13/3o juillet au matin, les deux escadrons arrivèrent à proximité de Doxato, où je trouvai d’autres détachements bulgares envoyés dans le même but. Arrivé à la distance de 800 pas de Doxato, je pris contact avec un courrier portant des ordres. Occupé avec le courrier, j’ordonnai au capitaine Sofroniev de continuer la marche en avant, dans la direction de Doxato-Kavalla, ajoutant qu’après quoi je rejoindrais les troupes. « J ai remarqué à ce moment que toute la périphérie du village était occupée par des hommes armés qui ne tardèrent pas à ouvrir le feu. La compagnie du